The Sun devient "The Seum" : Une campagne audacieuse qui chambre la France avant le quart de finale de la Coupe du Monde
- francois.dechiara
- 19 août 2024
- 4 min de lecture

À l'approche du quart de finale de la Coupe du Monde 2022 opposant la France à l'Angleterre, le journal britannique The Sun a lancé une campagne publicitaire provocatrice au cœur de Paris. Connue pour son style sensationnaliste et ses provocations, The Sun n'a pas déçu ses lecteurs en installant des affiches moqueuses dans des lieux emblématiques de la capitale française, notamment devant la Tour Eiffel. Mais ce qui semblait au départ être une manœuvre de communication bien orchestrée pour provoquer les fans français s'est rapidement retourné contre le tabloïd britannique après la défaite de l'Angleterre, entraînant une vague de moqueries sur les réseaux sociaux où The Sun a été rebaptisé "The Seum".
Une provocation stratégique avant le match
La campagne de The Sun s’inscrit dans une tradition bien établie de taquineries entre nations rivales, particulièrement lorsqu'il s'agit de football. En lançant cette campagne à Paris, The Sun visait à piquer l'orgueil des supporters français, en jouant sur la tension et l'excitation entourant le match. Le terme "chambrage" prend ici tout son sens, The Sun s'efforçant de faire monter la pression avant la rencontre en adoptant un ton provocateur et insolent.
Cette stratégie, bien que risquée, s'appuie sur l'idée que l'engagement du public, même négatif, est une victoire en soi. The Sun a misé sur la réactivité des réseaux sociaux pour amplifier le buzz autour de ses actions, sachant que chaque réaction des supporters français ne ferait qu'ajouter à la notoriété de la campagne. En provoquant directement les fans français sur leur propre terrain, la publication espérait non seulement susciter l'indignation, mais aussi capter l'attention internationale, transformant ainsi une simple campagne locale en un phénomène viral.
Le retournement de situation : De "The Sun" à "The Seum"
Cependant, après la victoire de la France contre l'Angleterre, cette campagne a pris une tournure inattendue. Les supporters français, plutôt que de se laisser déstabiliser, ont décidé de retourner la moquerie contre The Sun. Le terme "seum", qui en argot français désigne une profonde déception teintée de colère, a été astucieusement utilisé pour renommer le tabloïd "The Seum", signifiant que c’était maintenant au tour des Britanniques de ressentir cette frustration après leur défaite.
Ce renversement montre à quel point les réseaux sociaux peuvent rapidement faire basculer une campagne de communication. Ce qui était initialement une moquerie envers les Français est devenu une blague mondiale aux dépens de The Sun. Sur Twitter, les memes et les commentaires sarcastiques se sont multipliés, amplifiant encore davantage la portée de cette contre-attaque humoristique. Ce phénomène a illustré le pouvoir des communautés en ligne pour réapproprier un message et le détourner à leur avantage.
Un exemple de l'impact du marketing de confrontation
La campagne de The Sun, et la réaction qui a suivi, illustrent parfaitement les risques et les récompenses du marketing de confrontation. En choisissant de provoquer délibérément un adversaire, une marque ou un média peut attirer l'attention et créer du buzz, mais cette approche comporte également des risques importants si le résultat final ne va pas dans le sens espéré.
Dans ce cas, The Sun a réussi à attirer l'attention, mais à un prix : le retournement de situation a montré que, dans un contexte où les réseaux sociaux jouent un rôle prépondérant, la maîtrise du récit peut échapper à l'initiateur de la campagne. Ce genre de marketing repose souvent sur un équilibre délicat entre provocation et contrôle de la narration, un équilibre que The Sun a perdu après la défaite anglaise.
Un impact prolongé sur les réseaux sociaux
Bien que la campagne de The Sun ait initialement provoqué l’indignation en France, c’est finalement la réappropriation du message par les supporters français qui a permis à l'événement de devenir encore plus viral. Le terme "The Seum" a rapidement dépassé le cadre du match pour devenir un symbole de la revanche des supporters sur une presse jugée arrogante.
Cette dynamique a également mis en lumière l'importance de la réactivité des marques sur les réseaux sociaux. Pour beaucoup d'observateurs, la capacité de The Sun à jouer avec les émotions des supporters, et l'habileté des Français à retourner la situation à leur avantage, ont été des démonstrations éclatantes de la puissance des médias sociaux dans le domaine du marketing sportif.
Une leçon pour les marques : attention au backlash
Cette campagne sert de leçon pour les marques et les médias sur l’importance de bien évaluer les risques de leurs stratégies de provocation. Si The Sun a clairement réussi à se faire remarquer, le backlash qui a suivi montre que cette attention peut facilement se transformer en une arme à double tranchant. Le terme "The Seum" restera probablement gravé dans la mémoire des internautes bien après que l'euphorie du match se soit estompée.
Cela souligne la nécessité d’être préparé à toutes les éventualités, y compris à la manière dont une campagne pourrait être réinterprétée ou détournée. En fin de compte, la capacité à gérer les conséquences imprévues d’une provocation est ce qui différencie une campagne réussie d’un faux pas potentiellement dommageable pour l’image de marque.
Conclusion : Une campagne à double tranchant
La transformation de The Sun en "The Seum" après le quart de finale de la Coupe du Monde 2022 restera un exemple marquant de l'impact des campagnes de marketing provocateur dans l'univers médiatique moderne. Bien que la campagne ait réussi à créer un buzz considérable et à engager le public de manière spectaculaire, elle montre également les risques inhérents à ce type de stratégie, surtout à l’ère des réseaux sociaux où la réaction du public peut être aussi imprévisible que puissante.
En fin de compte, cette campagne restera dans les annales non seulement pour son audace, mais aussi pour la façon dont elle a été retournée par le public, démontrant une fois de plus que, dans le monde du marketing moderne, ce sont souvent les consommateurs eux-mêmes qui ont le dernier mot.
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